Le manque de sommeil peut aussi être la conséquence d’une absence de perception de lumière, c’est le cas chez les non-voyants. En effet, nous avons précédemment abordé le rôle indispensable de la lumière dans la régulation de notre rythme circadien. Les chercheurs étudient donc de plus en plus le sommeil des aveugles. Ces études ont prouvé que chez les aveugles, les cycles, avec la succession des phases du sommeil sont les même que chez les voyants.
En bleu clair pour les non-voyants, en bleu foncé pour les voyants
Cependant, un enquête montre que les non-voyants dorment en moyenne une heure de moins et plus de 80 % d’entre eux se plaignent d’un sommeil troublé, qui abouti sur des insomnies plus fréquentes. Ils sont aussi plus favorables à la somnolence durant la journée, ce qui peut poser problème pour leur sécurité. Le mauvais sommeil des non-voyants peut s’expliquer par le sensibilité plus élevée au bruit, mais la cause majeure reste qu’ils ne perçoivent pas la lumière. Leurs fonctions biologiques, comme l’évolution de la température corporelle ou encore la sécrétion de mélatonine en est décalée, vers la journée. Cela provoque un dérèglement au niveau de leur horloge biologique qui suit un cycle de 24,5 heures au lieu d’un cycle de 25 heures. Certains aveugles ne subissent pas de perturbation aux niveaux des sécrétions hormonales, ils peuvent en effet percevoir une faible quantité de lumière qui permet de maintenir leur bon fonctionnement. Ce sont principalement les aveugles n’ayant pas subit d’énucléation oculaire, c’est pourquoi cette pratique est de plus en plus évitée lorsqu’elle n’est pas nécessaire. Pour que les aveugles retrouvent un sommeil normal, les médecins peuvent leur prescrire de la mélatonine. Ainsi, lorsqu’elle est prise juste avant le couché, elle permet de remettre « à l’heure » l’horloge biologique. Malheureusement, elle peut entraîner des effets secondaires, encore méconnus.
Nous avons donc montré que les aveugles subissent plus que les non-voyants le manque de sommeil, nous allons maintenant nous interroger sur les conséquences de ce manque lui même.