Les conséquences d'un manque de sommeil
Un manque de sommeil non chronique n'a pas de graves effets sur la santé. Celui ci peut entrainer juste de la fatigue, de l'irritabilité, des fautes d'inattention, des difficultés de concentration, un temps de réaction ralenti, un stress accru, ou encore un effet sur le comportement. Ainsi nous sommes souvent de mauvaise humeur et peu sociable après une mauvaise nuit de sommeil.
Mais un manque de sommeil qui se prolonge peut entraîner de graves problèmes de santé. Ainsi l'obésité en fait partie. Cette maladie est souvent à l'origine d'un manque de sommeil. En effet, une équipe de chercheurs de Chicago (équipe dirigée par le professeur Eve Van Cauter et le docteur Karine Spiegel) l’a révélé. Durant la nuit deux hormones relatives à la faim sont sécrétées par notre organisme. La première, la ghréline stimule notre appétit. La seconde, la leptine, envoie un signal de satiété à notre cerveau. Or, un manque de sommeil aura pour conséquence d’augmenter le taux de ghréline au détriment du taux de leptine. Ainsi, un individu ayant peu dormi sera pris d’une faim intense dès son reveil. Cela aura pour conséquence de le faire opter de façon impulsive pour des aliments gras et sucrés, qui vont le rasasier, plutôt que pour des fruits et des laitages. Il faut noter aussi que l’augmentation du temps du sommeil entraine des conséquences au niveau de l’alimentation. Dans ce cas, l’individu réduit le temps consacré à l'alimentation, elle se fait par ennui et non par besoin.
Malheureusement le manque de sommeil entraîne d'autres maladies encore plus graves comme le diabète de type 2. En effet une expérience de l'Université de Chicago montre que trois nuits de sommeil perturbées suffisent pour réduire la capacité de l'organisme à assimiler le glucose. Neuf participants en bonne santé âgée de 18 à 31 ans ont passé cinq nuits en laboratoire. Au cours des trois dernières nuits, des sons étaient émis dès qu'ils entraient dans la phase de sommeil profond qui est considérée comme la plus récupératrice. Ces sons bien que n'étant pas assez forts pour les réveiller, réduisaient de 90% leur sommeil profond. Au réveil, leur sensibilité à l'insuline était diminuée de 25%, ce qui signifie qu'ils avaient besoin de plus d'insuline pour assimiler la même quantité de glucose. Mais la sécrétion d'insuline n'était pas augmentée chez huit d'entre eux, entraînant une augmentation du taux de glucose de 23%. Ces résultats suggèrent que dormir plus et mieux, permettrait de produire plus d'insuline et pourrait contribuer à prévenir ou retarder le déclenchement du diabète de type 2 chez les personnes à risque.
Un manque chronique de sommeil, entraîne aussi un affaiblissement du système immunitaire. En effet une étude du Dr Katrin Ackermann de l'Eramus MC University Medical Center Rotterdam aux Pays-Bas montre que le système immunitaire réagit comme s'il était soumis à un stress physique. Ainsi lors de l'expérience, quinze hommes jeunes (âgés de vingt-cinq ans en moyenne) et en bonne santé, ont équilibré leur rythme circadien pendant une semaine en dormant 8h par nuit, avec au moins 15 min d'exposition à la lumière du jour dans les 90 min suivant leur réveil. Leur sang a ensuite été prélevé pendant 3 jours afin de mesurer leur taux de globules blancs. Dans un second temps, les sujets ont dû rester éveillés 29 heures d'affilée. Pendant cette période, leur sang a été de nouveau prélevé régulièrement. Les mesures de globules blancs obtenues ont été comparées à celles prises avant la période d'éveil imposé. En comparant les prélèvements, les chercheurs ont observé des modifications au niveau des granulocytes, les globules blancs les plus abondants dans le sang. Leur nombre a nettement augmenté pendant la veille forcée. Or, l'élévation du taux de globules blancs est un signe majeur de l'activation du système immunitaire. Cette réaction rend donc le sujet plus vulnérable aux infections (comme le rhume) en sollicitant inutilement ses défenses immunitaires, ce qui a pour conséquence de les affaiblir considérablement.
De plus, dormir moins de 6 heures par nuit accroitrait les risques de crise cardiaque selon une étude menée par des chercheurs américains. Cette équipe a découvert que les adultes d'âge mûr et les personnes âgées sont quatre fois plus susceptibles de subir un accident cardiaque s'ils dorment moins de six heures par nuit. Les chercheurs ont étudié les données relatives à 5666 participants durant trois ans. Ils ont contasté qu'il n'y avait pas de risques accrus de problèmes cardiaques chez les personnes obèses ou en surpoids mais que les nuits trop courtes ont des effets désastreux sur la santé cardio-vasculaire chez les personnes en bonne santé. Les chercheurs américains affirment que le manque de sommeil augmente l'inflammation et la tension artérielle, tout en favorisant la sécrétion de certaines hormones. Tous ces facteurs confondus créent un stress dans l'organisme, augmentant les risques de problèmes cardio-vasculaires.
Le manque de sommeil peut donc entraîner de multiples problèmes graves comme l'obèsité et le diabète, ce qui témoigne de l'importance du sommeil.